10 000 façons de mourir - Point de vue d'un cinéaste sur le western italien par Alex Cox




10 000 façons de mourir

Traduit de l’anglais, cet ouvrage est signé Alex Cox, cinéaste, auteur et commentateur de westerns. On le retrouve dans les revues anglophones Sight & Sound et les journaux The Guardian, The Independent et sur plusieurs Blu-Ray anglais ou américains (et récemment l’édition française Carlotta d’El Chuncho et Django).
Il a tourné de nombreux longs-métrages (Sleep Is for Sissies, La Mort en prime (Repo Man), Sid & Nancy, Straight to Hell, Walker et Highway Patrolman, Death and the compass, Revengers Tragedy, Searchers 2.0 et Repo Chick)

Ce livre a été publié en 2009 au Royaume-Uni chez Kamera Books sous le titre 10000 ways to die (et réédité en 2019 dans une nouvelle version).

Le livre (format relié) est assez conséquent (plus de 600 pages) et sur le même format que l’ouvrage Yasujiro Ozu, Carnets 1933 - 1963 proposé par Carlotta films un an plus tôt. Un bel objet avec une couverture haute en couleurs. L’ouvrage retient un format encyclopédique du western (que son titre ne laisse pas transparaitre).

L’introduction dresse le décor et revient sur le thème de la violence dans les westerns italiens et par opposition sur l’absence de violence dans les westerns américains dans un contexte de guerre du Vietnam. Alex Cox y raconte sa découverte des films de Sergio Leone.

Le chapitre « Arrière-plan » est un préambule à l’ouvrage et aborde l’inspiration du western européen au travers de deux films sortis en 1961 : Yojimbo (que l’auteur rapproche de l’œuvre de Dashiel Hammett) et La Vengeance aux deux visages. Une belle entrée en matière qui n’hésite pas à pointer du doigt certaines limites du western américain.

Le cœur du livre est articulé autour des années 1963 à 1969 puis aborde aussi les années 1970. Chaque chapitre correspond à une année avec un classement selon la date de production et non de sortie. Pour chaque année, une poignée de westerns sont analysés selon le format suivant : la distribution, l’intrigue (du début à la fin du film donc avec des spoilers) et une analyse du film contenant des éléments sur le tournage. Un format assez classique (comme le fit Patrick Brion notamment).
Le portrait fait de chaque film est généralement éclectique soulignant l’apport au western italien et le comparant avec d’autres films. Alex Cox analyse certaines scènes et reproduit parfois des citations des protagonistes ou des citations du film.

Le nombre de pages est variable d’un film à l’autre selon l’appréciation personnelle de l’auteur. Ainsi, Pour une poignée de dollars se fend d’un long développement dans lequel l’auteur détaille les emprunts à Yojimbo (allant jusqu’à dresser un tableau des similitudes scène par scène entre chaque film), l’influence du film et son succès. Parmi les curiosités, on trouvera Belle Starr 1968, le seul western italien dirigé par une femme.

La critique d’Alex Cox est toujours franche. Il n’hésite pas à qualifier Le massacre du Grand canyon de « film raté ».

Le dernier chapitre appelé 1608 compare la liberté des westerns italiens pour employer de la violence et du sexe avec la tragédie de vengeance jacobéen.

10 000 façons de mourir est une très agréable lecture, riche en références sur les films. L’ouvrage qui parait imposant se lit au final très bien par un non spécialiste. On peut le parcourir du début à la fin ou bien se focaliser sur un film en particulier.
Alex Cox est franc et donne son point de vue sur les films avec son œil de réalisateur tout en soulignant fréquemment l’influence du cinéma américain et japonais, le rôle des réalisateurs. Beaucoup a déjà été écrit sur certains des films choisis mais Alex Cox parvient à souligner les emprunts et les similitudes avec d’autres westerns ou films d’autres genres importants.
L’auteur nous propose une belle chevauchée dans le western italien sans se focaliser seulement sur les plus connus bien que Leone et Corbucci soient les rois de Cox. Les plus avertis souligneront d’inévitables omissions dans le choix des films et des oublis dans l’analyse de Cox.

Un cahier centrale de 32 pages en couleurs est proposé avec des affiches et photographies. Il y a donc très peu d’illustrations par rapport aux 600 pages.
L’ouvrage se termine par un index.

Contenu

Un livre d'Alex Cox
Traduction d'Alexandre Prouvèze
Format : 14,6 cm x 20,46 cm
624 pages dont un cahier photos
Prix de vente : 50 €
 
Parution le 4 novembre 2021
 

Commandez l'ouvrage directement sur le site de Carlotta films

Par Cole Armin, le 29/11/2021

Remerciements : Carlotta films


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